BANQUET D’ETAT - Mauritius celebrate Anniversary

La démocratie et le régionalisme à l’honneur


AU- DELA des traditionnels discours de profonde amitié. Le dîner donné hier au centre Swami Vivekananda, en l’honneur du président du Bostwana, Seretse Khama Ian Khama, invité d’honneur de la fête nationale, était placé sous le signe de la démocratie et des voeux de son enracinement dans la région.

Le Premier ministre Navin Ramgoolam a rappelé « l’engagement commun » du Botswana et de Maurice pour la promotion et la pérennité de la démocratie en Afrique australe. L’histoire de nos deux pays a, du reste, été mise en exergue. Maurice et le Botswana sont des exemples reconnus et vantés en matiére de démocratie.

Selon le PM, c’est cette tradition démocratique qui a permis le développement économique, lui aussi manifeste, de nos deux nations.

A ce titre, les figures des Péres de l’indépendance ont été évoquées.

Sir Seretse Khama, pére de l’actuel président botswanais, et sir Seewoosegur Ramgoolam, ont tous deux oeuvré, suivant la même tradition fabianiste, pour l’unification de leur nation respective, l’instauration d’un Etat de droit doté d’institutions fortes.

Visiblement, le succés a été au rendez- vous, allant jusqu’à, aujourd’hui, légitimer les appels des deux dirigeants réunis à Pailles.

Si « des décennies de développement ont été perdues en vain en Afrique » , d’aprés le PM, c’est certainement à cause des entorses à la démocratie. Dans ce sens, le Botswana et Maurice doivent unir leurs voix pour promouvoir cet idéal politique dans une région encore agitée par des crises politiques aigües.

C’est Madagascar qui a été principalement visée dans les allocutions de Navin Ramgoolam et de Seretse Khama Ian Khama.

Si la Southern African Development Community ( SADC) s’est directement impliquée dans le bourbier politique zimbabwéen, il doit en être de même pour la crise politique malgache. C’est d’ailleurs une position à laquelle le président botswanais doit se rallier, selon le PM, son pére ayant lui- même lutté contre le régime ségrégationniste de ’ex- Rhodésie.

Navin Ramgoolam a donc rappelé que « toute action contre une autorité politique démocratiquement élue est inacceptable » . Dans le même sens, le président botswanais a souligné que l’ultimatum de l’armée malgache ne saurait être valable. Il a alors assuré de son soutien entier dans les démarches pour le retour de la stabilité dans la Grande île.

Les deux dirigeants ont longuement développé sur l’importance de la démocratie en Afrique, afin de garantir les conditions nécessaires au développement économique et social. A bien des égards, Maurice et le Botswana peuvent témoigner du lien entre stabilité politique et Etat de droit, et développement économique.

C’est donc une position commune que prennent Navin Ramgoolam et Seretse Khama Ian Khama. Il en va de même pour les enjeux régionaux hors politique. Ainsi, les deux dirigeants ont plaidé pour une intégration régionale plus poussée. C’est pour Maurice une opportunité à saisir, « même si l’île est excentrée » , d’autant qu’elle peut compter sur le soutien botswanais – ce qui, à l’adhésion de Maurice au bloc régional, n’était pas le cas, compte tenu des réserves du président d’alors, Quett Masire.

Le PM mauricien s’est appesanti sur la question et a appelé les Etats de la SADC, en prenant pour témoin le président du Botswana, à aller plus loin encore dans l’intégration et la coopération régionale. En ce sens, le PM a émis le souhait d’organiser rapidement un sommet spécial de la SADC pour travailler sur les réponses que la région peut apporter à la crise financiére qui n’épargne pas la zone. Seretse Khama Ian Khama a reconnu qu’il est nécessaire pour de petits Etats en développement comme les nôtres d’harmoniser les décisions sur les dossiers d’intérêt commun tout en multipliant les synergies.